​Issue d’une famille nombreuse du petit peuple, Evelyne a toujours vu les membre de sa famille se démener pour pouvoir ramener de quoi manger chez eux. Se trouvant au milieu de la fratrie, elle ne tarde pas à comprendre que pour faire entendre sa voix, elle doit apprendre à ne pas se laisser faire, et c’est ce qu’elle fait.​

 

Malgré tout, elle rencontre quelques difficultés au niveau de ses parents qui sont loin d’être heureux de voir leur seconde fille prendre le même chemin que la première, avec un caractère plus fougueux : s’ils sont très fière d’Iseult, ils restent frustré de ne pas la savoir marié avec un époux. Et Evelyne n’a décidément pas le caractère idéal pour convoler en juste noce. À vrai dire, c’est même tout le contraire : la langue bien pendue, elle n’hésite pas à envoyer balader les rares prétendants que sa famille parvient à convaincre – non pas qu’elle ne soit pas jolie, mais le prestige est moindre à épouser une paysanne – et Evelyne va même jusqu’à clamer haut et fort que jamais elle ne pliera face à un homme.​

 

Elle se calme cependant lors de la naissance de ses frères sœurs, et fait preuve d’une patience d’ange à l’égard de ceux-ci. Il lui arrive d’ailleurs de penser qu’elle s’occupe plus d’eux que sa propre mère, mais cela ne la dérange pas plus que cela : elle aime passer du temps avec eux, et après avoir donné naissance à six enfants, sa mère est bien fatiguée. Autant lui épargner la peine de surveiller trois enfants en plus ou moins bas âge lorsqu’elle enchaine les travaux de couture.​

 

Alors qu’elle est âgée de seize ans, son frère rejoint la rébellion afin d’apporter à leur famille une certaine protection, et des vivres en cas de famine. Elle tente de le suivre, mais se heurte à l’interdiction formelle et de ses parents, et de son frère. De plus, elle est loin de partager l’opinion quelque peu définitive de la plupart des membres de la rébellion, aussi abandonne-t-elle ce projet dans le but de trouver un travail permettant d’apporter quelques revenus à sa famille.​

 

Ses recherches parviennent aux oreilles d’Anelyse, membre de la rébellion également, qui propose à Evelyne de prendre le poste de serveuse afin de l’aider les soirs de représentations : elle ne fait ainsi pas officiellement partie de la rébellion, mais contribue à la sécurité de son frère en récupérant les informations. De plus, il est clair pour Anelyse que la jeune femme a le tempérament parfait pour travailler dans le théâtre : elle ne se laissera pas éconduire par le sourire d’un homme, comme elle l’a été.​

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Malheureusement, la gérante n’aurait pas pu plus se tromper : environ un an après les débuts d’Evelyne dans la taverne, elle fait la rencontre de Peter, prince aîné des élémentalistes, connu pour être la plus imbuvable des personnalités royales. Pourtant, et à sa grande surprise, il lui vint en aide lorsqu’un client un peu trop alcoolisé tenta de l’entraîner à part contre sa volonté. Elle ne se laissa cependant pas impressionner, et fut loin de le remercier, lui signifiant qu’elle n’avait en aucun cas besoin de son aide. De toute manière, le prince ne tarda pas à vérifier sa réputation en lui faisant comprendre qu’il ne l’avait sauvé que pour mieux l’attirer lui-même. Néanmoins, il ne la toucha pas, ce qui ne manqua pas de confondre Evelyne dans l’impression que cet homme n’était pas si mauvais. Car il y a une part de bonté en chacun, non ?​

 

A son grand étonnement, Peter revint régulièrement au bar. Ils passaient de plus en plus de temps ensemble, le prince prenant chaque prétexte pour la faire s’attabler à ses côtés et discuter – bien qu’il pense sans doute être crédible lors de ses demandes, elle s’était bien gardée de le lui faire remarquer. De fil en aiguille, ils finirent par se rapprocher, Peter allant même jusqu’à rencontrer les frères et sœurs d’Evelyne qu’elle amenait au théâtre avec elle afin qu’ils jouent avec le fils d’Anelyse à l’étage.

​Il s’agit cependant d’un fait qu’Evelyne se garde bien de mentionner chez elle : après avoir vu la vive réaction de sa patronne lorsqu’elle lui a parlé de ses sentiments naissants pour le prince, elle est convaincue qu’il serait une mauvaise idée d’en parler avec son frère ou ses parents. Elle s’est néanmoins confiée à Iseult, qui ne manque pas de l’encourager dans cette idylle cachée, bien qu’elle ne connaisse pas le prince.​

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Combien de temps parviendra-t-elle à masquer ses sentiments ? A-t-elle raison de croire en la bonté du prince, ou finira-t-elle par se brûler les ailes ?