Fils ainé de du roi et de la reine des elfes, Baptiste porte en lui de nombreux espoirs. Il est le représentant de cette race, et un jour il en prendra la tête, accompagné de son épouse et offrira une descendance à son royaume. C'est dans cette optique qu'il a été élevé, avant même que sa mère ne monte sur le trône et sans qu'on ne lui demande jamais une seule fois son avis. A quoi bon de toute manière, il était un prince, s'était ce dont il devait avoir envie. Non... ? Peu importe.

Loin d'être le prince modèle que ses parents voudraient voir en lui, Baptiste collectionne les conquêtes et fausse régulièrement compagnie à ses gardes.

Ainsi, il n'est pas rare de voir Baptiste sauter de maisons en maisons : tête brulée, il a toujours aimé prendre des risques, et c'est généralement ce qui plait chez lui. Car le jeune prince est loin de laisser la gente féminine insensible, ce qu'il sait parfaitement, et il en profite honteusement. Ses frasques restent cependant assez discrète : il a le décence de ne pas les ramener au palais.

Mais ses parents commencèrent bien vite à ses lasser et alors qu'il approchait de ses dix huit printemps, les princesses et nobles du Refuge furent invitées pour une grande réception, au cours de laquelle il devrait choisir sa fiancée.

Ce qu'ils n'avaient pas prévu, s'était que Baptiste n'avait aucune envie de se marier. Fonder une famille n'était pas dans ses objectifs directs, et il souhaitait profiter de la vie et s'amuser encore quelques années au moins. Aussi, lors de cette fameuse fête, il profita que la troupe de théâtre se retirait après la pièce pour se faufilait avec eux. Il rencontra alors une jeune femme étonnante : comédienne, elle semblait tellement candide qu'il se demanda plusieurs fois si elle ne jouait pas un rôle, avant de se dire que cela devait être naturel chez elle.

Bien entendu, il ne résista pas à l'envie de la séduire et l'emmena sur une plage à part. A son grand déplaisir, elle ne voulait pas s'offrir à lui, lui demandant sans cesse s'il l'aimait. Le brun avait grandes peines à retenir un ricanement amer : il ne croyait pas à l'amour, et encore moins à ce que les gens appelaient « le coup de foudre ». Mais elle éveillait en lui un désir hors du commun, aussi se prêta-t-il au jeu, et put-il enfin la gouter.

Il passa la soirée avec elle, et lorsqu'elle s'endormit dans ses bras, alanguie, confiante et – il semblerait – heureuse, il se rhabilla et s'éclipsa. A cette heure-ci la fête devrait être terminée, et il aurait échappé à l'ennuis tout en ayant profité du corps d'une délicieuse jeune fille.

Le lendemain, lorsqu'elle vint demander une audience au palais, il donna l'ordre de l'ignorer. Il n'avait plus rien à faire avec elle après tout.

Les années passèrent et ses parents n'eurent de cesse d'insister pour qu'il se trouve une épouse. Ils n'organisèrent cependant pas de second bal, de peur que leur fils ne réitère ce qui avait été pris comme un affront, presque neuf ans plus tôt. Et alors qu'il est enfin en âge d'accéder au trône, le verdict tombe : ils ne lui laisseront celui-ci que lorsqu'il sera enfin marié, et aura donné une descendance au pays, un détail qui ne manque pas d'agacer fortement le prince. Comme si sa capacité à gouverner régie par le nombre d'ovule qu'il aurait fécondé..

Pendant ce temps, sa demi-sœur fut rapidement en âge de se marier, et une proposition de mariage lui fut envoyée par un noble. Ses parents ne pouvant quitter le palais, Baptiste fut désigné pour l'y accompagner et vérifier la « qualité » de cette offre. Et qui sait, peut-être trouverait-il une noble dame qui saurait chavirer son cœur...