Le destin est parfois farceur, et le meilleur exemple est sans conteste celui de Daeron Rane.

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Tout commence par une idylle, une histoire semblant sortie tout droit d’un conte de fée. Une princesse, noble et douce tombe amoureux d’un pauvre paysan. Il lui fait la cour, dans le plus grand secret et de son côté, elle refuse tous les prétendant qu’on lui propose. Ils sont faits pour être ensemble, ils le sentent… mais sa famille à elle est loin d’approuver. 

Ils finissent par s’enfuir, main dans la main pour vivre leur amour. Souvent, c’est à cet endroit que l’histoire s’arrête, avec un « ils vécurent heureux, et eurent beaucoup d’enfants ». L’histoire ne parle jamais des difficultés, de l’après.

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Les premiers mois furent paisibles. Le jeune couple s’était marié, une cérémonie simple et sans fioriture, où se trouvaient uniquement la famille et quelques amis du marié : la famille de la princesse avait refusé de venir. De cette union naquit un petit garçon, maître de l’eau : Daeron Rane. Né dans la misère et la poussière, il était cependant le fruit d’un amour sincère.

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Les choses se gâtent cependant lorsque Daeron n’est âgé que d’une dizaine d’années : sa mère tombe alors gravement malade, et les traitements sont horriblement chers. Ils n’ont pas les moyens de se les procurer, pas alors qu’ils peinent déjà à se nourrir. Ils tentent alors de prendre contact avec les Mittey, la famille dont la princesse est issue, mais c’est sans résultats ; aucun ne daigne faire un geste à leur égard. La seule à réagir est celle qui est devenue la reine, mais son mari a vite fait de l’interdire d’agir. C’est ainsi que s’éteint la mère de Daeron.

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Cet événement contribue à forger son caractère de fer et lui fait comprendre que rien ne se donne dans ce monde. Il commence alors à accompagner son père au travail pour gagner quelques pièces supplémentaires. Le fait qu’il soit lettré aide grandement : avant de mourir, sa mère avait tenu à enseigner la lecture et l’écriture à son unique enfant.

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Travailleur acharné, c’est à quinze ans à peine que Daeron rejoint la rébellion, à l’époque encore dirigée par Rose et Jacob. Il est à peine plus jeune que Lucien, et s’entend rapidement bien avec celui-ci ainsi qu’avec les membres de la rébellion en général. 

Faisant partie des plus fervents, il est de ceux qui privilégient une action plus offensive : les nobles ne prennent pas de gants avec eux, pourquoi devraient-ils se retenir ?

Mais un événement des plus inattendus découlera de l’empoisonnement auquel il participe : l’héritière qui décède est la seule maître de l’eau de la famille actuelle, ce qui laisse un trône vide. C’est ainsi qu’un soir, alors qu’il venait de rentrer de la boulangerie où il travaillait il avait trouvé des gardes royaux face à sa porte : après étude de l’arbre généalogique, il était apparu qu’il était le seul maître de l’eau parmi ses cousins et cousines. En conséquence de cela, il était invité – et comprenait par là, obligé – à rejoindre le palais royal, en tant que nouvel héritier.

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Après leur avoir tourné le dos des années plus tôt, les voilà qui avaient besoin de lui. Le premier réflexe de Daeron fut de refuser, ce qu’il fit d’ailleurs. Ignorant sa réclamation, il fut amené de force au palais avant d’être présenté à sa « nouvelle famille ».

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Membre de la rébellion en secret, le voilà plongé dans une vie d’oisiveté à laquelle il est loin d’être habitué. Initié aux bonnes manières, à la diction et à tant d’autres idioties de nobles, Daeron restera-t-il fidèle à ses valeurs ? Ou finira-t-il par devenir l’un de ces nobles qu’il déteste tant ?